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Autres vents régionaux Autan, lombarde, galerne... Les vents régionaux sont multiples. Parfois un même vent est désigné par des noms différents d’une contrée à l’autre. Cités dans des dictons, ils sont le signe de leur influence sur le climat local. Trois d’entre-eux, l’autan, la lombarde et la galerne, sont détaillés dans cet article. Un clic sur le nom renvoie à l’article correspondant |
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L’autan est un vent de sud-est turbulent, touchant le midi toulousain et le Tarn. Sa trace peut être également observée jusqu’au Quercy et au Rouergue. Il constitue le prolongement du vent marin soufflant sur les côtes du Languedoc-Roussillon. Son origine est liée à l’effet de contournement des Pyrénées par l’est et à la canalisation par les vallées bien orientées : seuil du Lauragais-Garonne (pour la Haute-Garonne), vallées de l’Agout et du Tarn (pour le Tarn). Il accélère après son passage entre la montagne Noire et la zone Corbières/Pyrénées et lors du franchissement de la ligne de crêtes de la montagne Noire et du Haut-Languedoc. |
Tout d’abord humide par ses origines méditerranéennes (il prolonge le vent marin des côtes du Languedoc), il s’assèche par effet de fœhn, sous les versants nord des Corbières et de la montagne noire et devient le vent d’autan, plus fort et plus turbulent (voir l’article consacré à l’effet de fœhn).
Les zones de vent les plus forts sont situées dans la région de Castres (81) – Revel (31), au pied de la montagne Noire ; l’autan y souffle quasi-systématiquement plus fort que sur le Lauragais ou le Midi Toulousain.
Comme le mistral et la tramontane, la force du vent d’autan suit un cycle diurne avec une force maximale en milieu d’après-midi et minimale en milieu de nuit.
La variabilité annuelle est par contre plus marquée : un net minimum d’occurrence se produit pendant la période estivale, ainsi qu’un autre minimum, secondaire, en hiver. Les maxima se situent ainsi aux saisons intermédiaires (maximum en octobre) au cours desquelles les situations favorables à l’autan sont les plus fréquentes.
L’autan peut dépasser largement en rafales les 100 km/h comme à Millau (Aveyron) le 17/12/1997 avec 137 km/h ou à Blagnac (Haute-Garonne) le 14/04/2003 avec 122 km/h. Sa durée atteint presque tous les ans au moins 6 jours consécutifs comme durant l’épisode récent du 22/12/2015 au 03/01/2016.
Comme pour le mistral et la tramontane, le vent d’autan est associé à des phénomènes de foehn sur la région où il souffle. Cela ne signifie pas forcément que le ciel est tout bleu, mais que les nuages fréquemment rencontrés quand ce vent souffle sont des nuages d’altitude assez élevée, du type nuages d’ondes.
Suivant les positions relatives de l’anticyclone continental et des basses pressions atlantiques le ciel sera plus ou moins nuageux. Lorsque les champs sont franchement anticycloniques, le ciel est en général limpide. Il peut toutefois arriver que les entrées maritimes méditerranéennes poussées par le vent marin vers le seuil de Naurouze parviennent jusqu’à l’agglomération toulousaine avant de se désagréger complètement plus à l’ouest.
Situation du 1er août 2007 : marin et autan
Pression au niveau de la mer issue du modèle de Arpège du 01/08/2007 à 0h UTC | Image satellite canal visible et vent à 10 m du sol supérieur à 10 nœuds (environ 20 km/h) le 01/08/2007 à 6h UTC |
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Une petite dépression (1008 hPa) est centrée sur le Golfe de Gascogne et s’étend par un talweg (axe d’extension de basses valeurs de pression) jusqu’au pied des Pyrénées. Un anticyclone de 1021 hPa est centré sur l’Europe Centrale. Entre ces deux centres d’action, le flux est de secteur sud-est sur le Golfe du Lion et Midi-Pyrénées.
Cette situation météorologique met en évidence :
La lombarde est un vent de nord-est à sud-est qui souffle depuis la Lombardie tout au long de la façade est des Alpes françaises. La violence de ses rafales est une de ses caractéristiques les plus remarquables.
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En hiver, c’est le vent de la tourmente, qui amoncelle la neige dans les cols. Lorsque la lombarde est de direction nord-est, des masses d’air froid et sec venant du nord-est envahissent le flanc oriental des Alpes. Ce vent s’apparente alors à la bise des autres régions du nord et de l’est de la France. Lorsqu’il est de sud-est, il est alors tiède et sec. Sa sécheresse est due à l’effet de foehn qu’il subit sur le versant occidental des Alpes, alors que des masses d’air chaud et humide venant de Méditerranée, s’accompagnent de précipitations importantes sur le versant italien des Alpes. Ces précipitations peuvent déborder sur les crêtes frontalières alpines, côté français, mais décroissent rapidement dès que l’on s’éloigne de la ligne de crêtes en allant vers l’ouest. |
Si le fœhn peut être observé sur l’ensemble du massif alpin, les rafales les plus fortes de lombarde sont fréquemment observées dans les hautes vallées :
Les épisodes fortement pluvieux associés à la lombarde sont encore plus limités en extension, et ne touchent que les massifs frontaliers :
Trois situations météorologiques favorisent la lombarde :
L’étymologie du terme galerne est incertaine, y compris en espagnol d’où il tire son origine : « galerna » désigne un vent fort d’ouest à nord-ouest soufflant habituellement sur les côtes cantabriques. En français, il se rencontre parfois pour désigner un vent de nord-ouest sur les côtes basques. Sur la côte de Saint-Jean-de-Luz à Hendaye, les marins parlent plutôt d’« embatta » ou de « brouillarta ». « Entrée maritime subite » serait un terme plus approprié sur le plan technique, mais « galerne » a fini par s’imposer dans les travaux communs des équipes météorologiques de Bordeaux et de Santander.
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Une galerne est un phénomène météorologique violent généralement non lié à un front. Elle est un phénomène caractéristique du sud-est du golfe de Gascogne, qui se déroule dans les zones côtières des monts Cantabriques et du Pays Basque. Elle se caractérise par :
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Dans certains cas, la galerne peut être accompagnée de précipitations. Elle interrompt soudainement une période de temps calme, en général ensoleillé et chaud.
Les brusques variations précitées ne sont pas dues à un passage frontal classique. Le vent, tant en direction qu’en intensité, ne peut être expliqué par le gradient de pression présent à macro-échelle.
La galerne se produit généralement de mai à octobre même si quelques cas existent en mars, avril et novembre.
En grande majorité, le phénomène a lieu entre 12 et 21 h UTC. 89 % des cas de galerne à Biarritz ont lieu dans ce créneau horaire dont 43 % entre 15 et 18 h.
Il se produit une galerne 3 à 4 fois par an en moyenne (toujours à Biarritz), pour une durée le plus souvent entre 1 et 3 heures, le vent restant en général à l’ouest.
Il est d’usage de parler de 3 catégories de galerne en fonction de la vitesse maximale du vent :
Zone d’apparition de la galerne | Zone d’extension de la galerne |
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Le scénario typique de la galerne :
En été, en fin de matinée, la température dépasse souvent 30 degrés sur la côte cantabrique espagnole et le pays basque français. Après avoir donné quelques rafales de sud le matin, le vent est faible de sud-est à est.
Le ciel est clair ou à peine voilé par quelques cirrus. La journée s’annonce belle, chaude et ensoleillée et pourtant soudainement le vent bascule et se renforce…
Un exemple à 15 h à Socoa où les conditions changent en quelques minutes.
Vitesse instantanée : moins de 5 m/s (20km/h) à plus de 25 m/s (90 km/h) en 2 à 6 minutes | Direction : de sud-est avant une rotation brutale au secteur ouest |
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La galerne se présente comme une zone de vent fort :
qui se crée hors des conditions synoptiques habituelles ;
limitée aux basses couches ;
marquée par un « bord d’attaque » très net ;
d’une extension géographique limitée ;
et qui se déplace d’ouest en est.
Cette zone de vent fort est immédiatement suivie d’un anticyclone de plus grande échelle repérable par de fortes tendances de pression en hausse, très localisées, à l’arrière immédiat des premières rafales.
Enfin une galerne peut être associée à un front froid. En cas de présence d’un front froid pénétrant sur le sud-ouest de la France, la galerne (ou entrée maritime) est quasiment sûre.
En cas de front froid actif et dynamique, les effets se conjuguent et donnent lieu à une galerne dite frontale qui peut être violente, d’autant plus si on a un caractère instable.