
L’essentiel des perturbations touchant l’Europe prend naissance sur l’Atlantique mais certaines dépressions naissent sur la Méditerranée et intéressent en premier lieu l’Europe du Sud (Espagne, sud de la France et Italie notamment).
On s’intéressera ici essentiellement aux tempêtes associées aux dépressions atlantiques. Leur genèse et développement fait appel à des mécanismes complexes. On sait aujourd’hui qu’une tempête se fabrique avec les 3 conditions nécessaires suivantes :
Dans l’hémisphère Nord, un concept utile est celui de « rail des dépressions » (« storm-track »). Comme son nom l’indique, il correspond aux zones préférentielles des trajectoires des dépressions des moyennes latitudes. Dans l’hémisphère nord, il existe deux rails des dépressions, l’un au-dessus de l’Atlantique et l’autre au-dessus du Pacifique.
Le rail atlantique, pertinent pour l’Europe, commence toujours dans la région de Terre-Neuve. Sa position est étroitement associée à celle du courant-jet (« jet-stream »), rapide tube de vent très fort d’ouest (typiquement 200 km/h) situé vers 8-10 km d’altitude.
L’augmentation du vent dans une dépression dépend de la synchronisation, au sein du rail, entre un tourbillon précurseur vers 9 km d’altitude et un autre, décalé vers l’est, près du sol (description dans l’article suivant). La région la plus favorable à l’amplification des tempêtes est l’extrémité est du jet.
De tels développements peuvent être de nature « explosive ». Les systèmes dépressionnaires se suivent sur le rail au rythme d’environ un par 24 à 36 heures en hiver. Leurs dimensions caractéristiques sont comprises entre 1000 et 2000 km. Certains atteignent l’Europe de l’ouest, mais beaucoup meurent au-dessus de l’océan, et nombre d’entre eux sont renvoyés vers les hautes latitudes de l’Atlantique.
Animation du courant-jet du 1er au 28 février 2016 |
![]() |
---|
La période où les vents sont les plus forts s’étend d’octobre à mars sur la majeure partie du pays. Dans des circonstances extrêmes, l’intensité du jet sera exceptionnelle et son extension vers l’est non moins remarquable. C’est cette configuration qui entraîne un renforcement des vents au dessus du continent, alors qu’en temps normal la disparition du jet à l’approche des côtes françaises et l’effet du frottement continental conduisent à une atténuation du phénomène.
Le caractère remarquable de la tempête Klaus qui a touché fortement la France et le sud-ouest de l’Europe le 24 Janvier 2009 est lié au courant-jet qui a atteint, à certains endroits, des vitesses record de 400 km/h. Cette situation particulière peut être comparée à celle des tempêtes Lothar et Martin des 26 et 27 décembre 1999.