Identification des événements de tempête

L’identification des tempêtes nécessite de fixer des règles pour sélectionner les évènements les plus forts que l’on souhaite étudier.

En météorologie, il était d’usage de considérer le nombre relatif des stations (souvent 5%) pour lesquelles les rafales de vent ont dépassé le seuil 100 km/h. Cette capacité de détection présente le défaut d’une dépendance à la typologie du réseau d’observation du vent et à son évolution temporelle.

Les applications basées sur des modèles atmosphériques, notamment pour le secteur des assurances, utilisent aussi souvent le percentile 98 de la distribution des rafales de vent (valeurs maximales quotidiennes), c’est-à-dire la valeur du vent qui n’est dépassée que 2 fois sur 100 jours. Selon les régions, ce percentile 98 peut s’avérer inférieur ou supérieur à la valeur 100 km/h.

Notre étude repose sur donc sur l’analyse à haute résolution spatiale des rafales de vent telle que définie dans l’article précédent.

Critères retenus d’identification des tempêtes

Seuil de vent retenu : rafales supérieures à 100 km/h et supérieures au percentile 98.

Critère de détection d’une journée tempétueuse : surface des vents max quotidiens observés spatialisés supérieure ou égale à 2 % du territoire.

Recherche du début et de la fin de tempête : lorsqu’un événement est considéré comme tempétueux, la recherche de son heure de début et de son heure de fin repose sur les données horaires issues du modèle AROME.

  • critère de début : la tempête commence quand au moins 1 % du territoire est touché dans les 3 heures qui suivent cette heure de début ;
  • critère de fin : la tempête se termine quand moins de 1 % du territoire est touché dans les 3 heures qui précèdent cette heure de fin.

Datation de l’évènement : une date d’évènement et éventuellement un nom sont attribués à la tempête après expertise. En moyenne cela représente 8 évènements par an mais avec une forte variabilité annuelle.

Remarque :
Ces critères ont été définis pour traiter prioritairement les fortes tempêtes circulant rapidement sur le territoire national. Mais certains évènements peuvent être plus difficiles à caractériser. Il s’agit notamment :

  • des faibles tempêtes dont le début et la fin sont difficiles à déterminer ;
  • des tempêtes qui se succèdent de manière très rapprochée ;
  • des coups de vent plus ou moins désorganisés se prolongeant sur de longues période ou sur des zones éloignées dont l’agrégation atteint les critères sans que la situation synoptique ne révèle clairement de tempête.

Les ajustements réalisés ont permis de minimiser ses difficultés, autant que faire se peut.

Comparaison de 2 tempêtes

Une première approche de l’intensité d’une tempête peut être obtenue en identifiant la surface des vents supérieurs à différents seuils (100 km/h, 120 km/h, 140 km/h ou 160 km/h) à l’origine de dégâts les plus importants.

À titre d’exemple, les deux documents ci-dessous concernent les tempêtes Dirk et Xynthia : les cartes et les valeurs numériques associées permettent de comparer les surfaces touchées en fonction des différents seuils.

Rafales maximales estimées tempête Dirk Rafales maximales estimées tempête Xynthia
Rafales maximales estimées Dirk Rafales maximales estimées Xynthia
Surface nationale touchée (%) en fonction des seuils
100 km/h : 15,3 %
120 km/h : 2,5 %
140 km/h : 0,3 %
160 km/h : 0,3 %
Surface nationale touchée (%) en fonction des seuils
100 km/h : 48,5 %
120 km/h : 12,6 %
140 km/h : 2,0 %
160 km/h : 0,7 %

Au-delà de l’intensité des rafales maximales, la durée de la tempête est aussi responsable des dégâts occasionnés. Ainsi, les critères de sévérité de Lamb et SSI intègrent la notion de durée ; l’indice SSIs applicable aux régions et départements met l’accent sur les surfaces affectées par des vents supérieurs à 100, 120, 140 ou 160 km/h (voir l’article suivant).

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