Tempête du 5 janvier 1998
I. Synthèse de l’événement
Date de début d’événement : 5 janvier 1998 à 11 heures locales
Date de fin d’événement : 5 janvier 1998 à 19 heures locales
Type d’événement : dépression atlantique de type Wd (classification Dreveton)
Régions concernées : la moitié nord du pays est balayée par cette tempête
Régions les plus impactées par des vents supérieurs à 100 km/h : Basse-Normandie (27 % de sa superficie), Bretagne (19 %), Haute-Normandie (15 %), Picardie, Île-de-France, Pays de la Loire. Viennent ensuite (moins de 10 %) : Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Nord-Pas de Calais et Poitou-Charentes. Et dans une moindre mesure (moins de 1 %) : Champagne-Ardenne, Limousin, Lorraine, Bourgogne et Franche-Comté. |
Résumé :
Une nouvelle dépression (la quatrième en quatre jours) traverse le sud des Îles Britanniques et génère des vents violents sur son passage. Les vents sont toutefois moins agités que les jours précédents.
Huit stations enregistrent des vents supérieurs ou égaux à 130 km/h : elles sont toutes sur le littoral et une seule n’est pas en Bretagne (Cap de la Hève en Seine-Maritime).
Intensité maximum | Durée | Surface du territoire métropolitain touché | Indice de sévérité |
---|---|---|---|
166 km/h au Cap de la Hève le 05 |
8 heures |
II. Description de la situation météorologique
Cette tempête du 5 janvier est la quatrième tempête en quatre jours consécutifs. À peine la troisième dépression de la veille est-elle en train de s’évacuer par la Mer du Nord que cette nouvelle dépression se creuse dans le courant rapide d’ouest au large de l’Irlande à 983 hPa au minimum.
Elle traverse ensuite le Pays de Galles, le sud de l’Angleterre (986 hPa) avant de s’évacuer en mer du Nord en direction du Danemark 989 hPa le 06 à 1 h.
III. Vent
Les premières rafales supérieures à 100 km/h touchent les côtes bretonnes dès 8 h le matin. Elles y souffleront jusqu’en début de soirée essentiellement. Les autres régions enregistrent les plus fortes rafales plus tard dans la journée. Ce sont les anémomètres situés sur les caps et les îles qui tournent le plus vite : 140 km/h sur l’île de Groix, 133 km/h sur la pointe de la Hague et 166 km/h sur le cap de la Hève.
Mais, en général, le vent reste compris entre 100 et 120 km/h au maximum.
C’est ce 5 janvier que l’Île-de-France connaît son épisode venteux le plus intense de la série avec des rafales supérieures à 100 km/h sur cinq stations entre 14 et 16 heures (sans compter les 126 km/h au sommet de la tout Eiffel). En région Centre, les rafales restent bloquées entre 100 et 110 km/h au maximum.
Animation des rafales horaires estimées | Carte événementielle | Indice de sévérité |
---|---|---|
Animation des vents maxima horaires | Vent maximal au cours de l’évènement |
---|---|
Région | Département | Poste | Altitude (m) | Vent instantané maximal (km/h) | Date et heure locale |
---|---|---|---|---|---|
Haute-Normandie | 76 | Cap de la Hève | 100 | 166 | 05/01 à 13h26 |
Bretagne | 56 | Île de Groix | 41 | 140 | 05/01 à 15h58 |
Basse-Normandie | 50 | Point de la Hague | 6 | 133 | 05/01 à 14h15 |
Bretagne | 29 | Brigognan | 9 | 130 | 05/01 à 16h23 |
Picardie | 80 | Rouvroy-en-Santerre | 95 | 122 | 05/01 à 12h45 |
Picardie | 60 | Rouvroy-les-Merles | 94 | 112 | 05/01 à 14h15 |
Île-de-France | 77 | La Brosse-Montceaux | 77 | 115 | 05/01 à 17h15 |
Pays de la Loire | 44 | Pointe du Chemoulin | 14 | 119 | 05/01 à 16h49 |
Nord-Pas de Calais | 62 | Boulogne-sur-Mer | 73 | 119 | 05/01 à 13h11 |
Bretagne | 22 | Saint-Brieuc | 135 | 112 | 05/01 à 15h10 |
IV. Phénomènes météorologiques associés
La mer se renforce progressivement au cours de la période sous l’effet des tempêtes successives. Au paroxysme, dans la Manche, on enregistre des creux supérieurs à 9 mètres (mer très grosse).
V. Impacts socio-économiques
Dès le 2 janvier, les liaisons maritimes sont fortement perturbées. Des touristes sont bloqués sur les îles bretonnes pendant plusieurs jours.
La durée de l’événement (succession de tempêtes du 2 au 5 janvier) a des conséquences importantes sur les trafics ferroviaire et routier.
500 000 foyers sont privés d’électricité, nombreuses toitures arrachées, clochers abattus, arbres déracinés, camions renversés.
Les dégâts sont importants mais essentiellement matériels. On déplore une victime directe : un homme emporté par une lame au Croisic le 1er janvier (la veille de la première tempête du 2 janvier).
Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement)
VI. Remarques
Cette tempête du 5 janvier s’inscrit dans une série de quatre tempêtes qui concernent le nord de la France entre la Bretagne et le Nord-Pas de Calais. Tous les jours entre le 2 et le 5 janvier, une dépression traverse rapidement les régions proches de la Manche et génère des vents forts. Chaque nuit, une poussée anticyclonique est l’occasion d’un répit provisoire.
Sur les côtes bretonnes, les rafales dépassent les 100 km/h tous les jours entre le 1er et le 7 janvier.