Tempête du 10 au 11 janvier 1866
I . Synthèse de l’événement
Date de début d’événement : 10 janvier 1866
Date de fin d’événement : 11 janvier 1866
Type d’événement : tempête d’origine atlantique de type ND (classification Dreveton)
Départements touchés ou régions concernées :
On peut considérer que quasiment tout le territoire est impacté bien que les données soient peu nombreuses. |
Résumé :
Les vents tempétueux concernent les côtes françaises le 10 janvier avec de nombreux dégâts dans les ports. Les côtes méditerranéennes sont concernées mais avec moins de dégâts recensés. Ce jour là, la tempête s’étend jusqu’à l’Italie et l’Adriatique.
Le 11, les zones côtières restent très impactées par un vent soufflant parfois en tempête. Le vent progresse à l’intérieur du pays tout en étant moins soutenu qu’en bord de mer.
Si la situation se calme le 12, les vents restent encore forts sur les côtes de la Manche.
Intensité maximum | Durée | Surface du territoire métropolitain touché | Indice de sévérité |
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50 nœuds (93 km/h) en bord de mer (légèrement plus à Bayonne) |
II. Description de la situation météorologique
Le 10 janvier en journée, une vaste zone dépressionnaire (valeurs inférieures à 979 hPa) occupe le nord de l’Europe, de la Mer Baltique à la Scandinavie. Son centre de 962 hPa est positionné au nord de Stockholm.
Le 11 janvier, un centre dépressionnaire plus creux aborde l’ouest de la France (972/973 hPa sur les côtes de Cornouailles et de Bretagne). La tempête traverse notre pays dans la journée. Le baromètre descend sous 981 hPa à Paris vers 8 heures.
Le 12 janvier, le baromètre est en hausse, les conditions s’améliorent rapidement sur tout le pays. Mais de forts vents persistent de la pointe bretonne aux côtes de la Manche.
Carte d’analyse du 10 janvier 1866 | Carte d’analyse du 11 janvier 1866 | Carte d’analyse du 12 janvier 1866 |
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III. Vent
Le 10 janvier au matin, les vents soufflent en tempête sur les côtes.
À Boulogne on signale un vent d’ouest violent.
Au Havre le vent est très fort de nord-ouest, à Dunkerque il est fort d’ouest/nord-ouest, la mer est grosse.
Les vents sont pointés entre 40 et 50 nœuds de l’embouchure de la Seine à la frontière belge, 20 à 40 nœuds des côtes normandes aux côtes bretonnes.
Les côtes atlantiques et méditerranéennes ne sont pas épargnées. Le vent souffle violemment de nord-ouest à Bayonne (un peu plus de 50 nœuds). Il est d’ouest très fort à Rochefort, de nord-ouest fort à Marseille et violent à Toulon (30 à 40 nœuds en basse vallée du Rhône). Là encore, la mer est grosse.
Le 11 au matin, à l’approche du centre dépressionnaire sur l’ouest du Pays (cf. figure 3) le vent d’ouest est fort violent sur les côtes atlantiques. Il souffle en tempête à Rochefort et au large la mer est très grosse. Il est fort à Bordeaux mais il est tombé à Bayonne.
Le flux est également fort à violent mais de tendance sud-ouest sur les côtes de la Manche. Le vent de sud reste très fort en rade de Toulon.
On signale un fort vent de sud sur Paris ce jour-là.
Le 12, on observe toujours de forts vents à Boulogne, Le Havre, Brest. La carte tracée du 12 (cf. figure 4) laisse supposer la présence d’une dépression sur l’Angleterre avec un petit thalweg bien marqué en Manche.
IV. Phénomènes météorologiques associés
Le 10 il neige au Havre.
Le 11 la mer est dire ‘furieuse’ en Manche, grosse sur le Golfe de Gascogne et les côtes de Provence.
V. Impacts socio-économiques
CALAIS :
Naufrage du bateau de pêche “Jeune Charlotte” en soirée du 11 janvier 1866, 7 morts.
CHERBOURG :
Cherbourg : l’ouragan du 11 janvier 1866 | Cherbourg : l’ouragan du 11 janvier 1866 |
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Le 10 janvier naufrage du ‘Gustave’
Le 11 janvier, 22 navires de commerce échoués en rade de Cherbourg sur le quai Napoléon et la plage des Mielles.
Une citerne de la Marine Nationale est jetée sur le quai Napoléon.
Une partie des maisons voient leurs toitures emportées, de nombreux arbres sont déracinés.
Ayant pris leur précaution, les navires de guerre résistent à l’assaut de la tempête.
Toutefois, deux navires, le “Magenta” et la frégate “La Forte”, perdent chacun une de leurs ancres mais les bâtiments abattent rapidement la voilure et reviennent au vent.
PLOUHINEC/BELZ (Morbihan) :
Destruction du Pont-Lorois, premier ouvrage historique reliant ces deux localités au-dessus de l’Étel.
SAINT VAAST (côte est du Nord-Cotentin) :
12 navires s’échouent sur la côte.
MARSEILLE :
Navires très ‘éprouvés’ par le vent.