Tempêtes et changement climatique
Quelle évolution de la fréquence observée des tempêtes en France ?
L’analyse de l’évolution des tempêtes en France s’appuie sur un recensement des évènements sur l’ensemble des données disponibles, soit le début des années 1980 en France pour des mesures fiables de vent fort.
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La figure ci-dessus présente l’évolution du nombre de tempêtes depuis 1980 par saison tempétueuse (une saison s’étend du 1 juillet au 30 juin de l’année suivante).
On notera qu’un nombre élevé de tempêtes ne reflète pas l’intensité tempétueuse d’une saison :
- par exemple on ne dénombre que 7 tempêtes pour la saison 1999/2000 et pourtant on y trouve nos deux tempêtes les plus sévères Lothar et Martin.
- de même Xynthia en février 2010 fait partie d’une saison peu active.
Le nombre d’évènements varie fortement d’une saison à l’autre, mais aussi sur un pas de temps multi-annuel. On note ainsi :
- une forte activité dans les années 1980 à 1990 ;
- une faible activité dans les années 2000, notamment de 2000 à 2006 ;
- une reprise de l’activité ces dernières années.
Sur l’ensemble de la période, la légère tendance observée à la baisse n’est pas significative et ne peut être directement mise en perspective du changement climatique.
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Ce graphique représente les 40 tempêtes majeures observées en France depuis 1980 en termes de sévérité (indice SSIs). Comme précédemment, on constate que le nombre d’évènements majeurs a été plus important dans la première décennie (1980-1989), en baisse ensuite puis à nouveau plus élevé dans la décennie la plus récente (2010-2019). Là encore, aucune tendance climatique ne peut être établie sur l’évolution de leur intensité.
Des diagnostics similaires sont obtenus par reconstitution de mesure de vent à partir des valeurs de pression au niveau de la mer disponibles sur des périodes plus longues en France (années 1950).
Quelle évolution de la fréquence observée des tempêtes en régions ?
Tendance du nombre de tempêtes par régions depuis 1980 |
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Comme au niveau national, quelle que soit la région, le nombre de tempêtes ayant affecté les régions est très variable d’une année sur l’autre.
Sur les régions en vert, on observe une tendance à la baisse significative du nombre de tempêtes sans qu’il soit possible d’établir un lien avec le changement climatique.
Sur les régions en blanc, Limousin, Centre, Île-de-France, Champagne-Ardenne et Lorraine, depuis 1980, on n’observe pas de tendance significative du nombre de tempêtes affectant la région.
Enfin sur les régions en jaune situées au sud, toujours depuis 1980, on n’observe pas de tendance significative du nombre de tempêtes affectant la région. Toutefois, après une période peu riche en tempêtes dans les années 2000, le nombre de tempêtes est à la hausse au cours de la dernière décennie.
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En savoir plus : consulter notre site ClimatHD avec les indicateurs et messages sur l’évolution passée du nombre des tempêtes à l’échelle nationale et régionale.
Quels diagnostics en climat futur ?
Le 5e rapport du GIEC (GIEC, 2013) indique qu’il est probable que les trajectoires des tempêtes de l’hémisphère Sud se déplacent légèrement vers le pôle Sud. En revanche, il n’accorde qu’un faible degré de confiance à la projection de l’évolution des trajectoires des tempêtes dans l’hémisphère Nord.
Cette forte incertitude se confirme à l’échelle de la France métropolitaine puisque les études actuelles ne permettent pas de mettre en évidence une tendance future notable sur l’évolution du risque de vent violent lié aux tempêtes. Les projections ne montrent en effet aucune tendance significative de long terme sur la fréquence et l’intensité des tempêtes que ce soit à l’horizon 2050 ou à l’horizon 2100.
Le rapport 2018 de l’ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique) : Les événements météorologiques extrêmes dans un contexte de changement climatique (cf. page 77).

