Tempête du 7 juin 1987

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 07 juin 1987 en fin d’après-midi

Date de fin d’événement : 08 juin 1987 peu après minuit

Type d’événement : ligne de grains, dépression de type Sd (classification Dreveton)

Régions concernées :

Régions impactées

La carte ci-contre représente les zones impactées les 7 et 8 juin 1987.

L’Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon sont les régions les plus impactées.

En Alsace, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Franche-Comté, Limousin, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Rhône-Alpes, les rafales ne dépassent pas les 100 km/h.

Bretagne, Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur restent à l’écart de cette tempête.

Résumé :
En ce dimanche de Pentecôte 1987, le temps est chaud et ensoleillé, le vent est calme. Associée à une petite dépression de surface, une ligne de grains se forme brusquement dans le Golfe de Gascogne. Elle progresse rapidement vers la côte puis dans l’intérieur des terres. Les rafales associées dépassent souvent les 100 km/h sur le sud-ouest de la France, voire ponctuellement les 120 km/h.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
126 km/h à Biscarrosse (40)
environ 8 heures
environ 8 %
modéré

II. Description de la situation météorologique



Depuis le 5 juin, un système dépressionnaire situé sur le nord des Îles britanniques dirige un flux de secteur sud-ouest très doux sur la France.
Dans la nuit du 6 au 7, une dépression secondaire se forme au sud du système. Bien alimentée en air chaud, elle se creuse rapidement en se déplaçant vers l’est. Elle atteint une pression minimale de 997 hPa en abordant le bassin parisien le 7 au soir.
À cette dépression est associée une perturbation peu active. En début d’après-midi, alors qu’elle se situe au large des côtes aquitaines, une ligne de grains se forme brutalement à l’avant, dans une zone de convergence entre le flux de sud-est continental et le flux d’ouest océanique. Cette ligne de grains, s’étendant du Médoc (33) au Pays Basque, atteint la côte vers 17 h locales accompagnée de violentes rafales. Elle se déplace ensuite rapidement vers l’est en perdant progressivement de son intensité.

III. Vent

Rafales observées 7 juin 1987

Le dimanche 7 juin 1987 après-midi, le temps est chaud et le vent faible de secteur sud.

Brusquement, en milieu d’après-midi, une ligne de cumulonimbus barre l’horizon. Elle se déplace à près de 100 km/h et un puissant front de rafales lui est associé.

En quelques minutes, les vents changent de direction et de violentes rafales de vent dépassant fréquemment les 100 km/h touchent le littoral aquitain.

Rafales maximales estimées le 7 juin Rafales maximales estimées le 8 juin
Rafales maximales estimées le 7 Rafales maximales estimées le 8

Localement, les 120 km/h sont atteints avec 126 km/h à Biscarrosse et 122 km/h au Cap-Ferret.

En s’enfonçant dans les terres, les rafales bien que plus faibles demeurent violentes avec 108km/h à Bergerac et plus de 100 km/h au pied des Pyrénées.

Les vents violents abordent donc le sud-ouest en deuxième partie d’après-midi pour quitter le pays par le nord-est peu après minuit.

Deux facteurs aggravants ont marqué cet épisode :

  • la soudaineté du phénomène avec un vent quasi nul juste à l’avant du front de rafales ;
  • la rotation tout aussi brutal du vent, passant du secteur sud/sud-est au secteur ouest en l’espace de quelques secondes.
Rafales remarquables mesurées le 07/06/1987 entre 17 et 20h locales
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Heure locale
Aquitaine 40 Biscarosse 35 126 17h20
Aquitaine 33 Lège-Cap-Ferret 9 122 17h10
Aquitaine 64 Biarritz 71 112 17h00
Aquitaine 24 Bergerac Tabac 33 108 19h00
Midi-Pyrénées 32 Peyrusse-Grande 245 108 18h30
Midi-Pyrénées 65 Tarbes-Ossun 360 108 18h35
Midi-Pyrénées 31 Toulouse-Blagnac 151 108 19h48
Midi-Pyrénées 09 Saint-Girons 414 108 19h35

IV. Phénomènes météorologiques associés

Aucun phénomène météorologique marquant n’est associé à cet événement avec des précipitations somme toute faibles eu égard au passage très rapide de la ligne de grains.

Néanmoins, un phénomène nuageux assez exceptionnel par son étendue s’est produit : la formation d’un « arcus » qui matérialise le front de rafales et ce sur plusieurs dizaines de kilomètres, du Pays Basque au Médoc.
Cet « arcus » qui précède la ligne de grain ressemble à un rouleau à axe horizontal qui donne l’impression de rouler au-devant de la base nuageuse.

Cap Ferret – Arcus lors du grain du 7 juin 1987

V. Impacts socio-économiques

En ce week-end de Pentecôte, la rapidité du phénomène et la violence des rafales ont surpris les plaisanciers et les touristes amassés sur les plages du littoral pour profiter d’une chaleur quasi-estivale.
On dénombre 5 morts, 3 disparus, une cinquante de blessés et d’importants dégâts : arbres déracinés, coupures d’électricité, échafaudages couchés, chapiteaux emportés, campings dévastés et de nombreux voiliers retournés, notamment sur le bassin d’Arcachon. Plusieurs blessés sont à signaler lors du grand prix automobile de Pau.