Tempête du 23 et 24 novembre 1984

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 23/11/1984 à 17 heures locales

Date de fin d’événement : 24/11/1984 à 11 heures locales

Type d’événement : dépression atlantique de type WD (classification Dreveton)

Régions concernées :

Régions impactées

La moitié nord du pays est plus ou moins impactée par la tempête.

Les côtes de manche sont les plus durement touchées. Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur ne sont que légèrement touchées.

Les régions épargnées par les rafales à plus de 100 km/h : l’Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et la Corse.

Résumé :
Les 22 et 23 novembre 1984, 2 tempêtes balayent la moitié nord du pays. La deuxième, celle qui nous intéresse ici, souffle dans la nuit du 23 au 24 novembre. Elle est particulièrement violente provoquant d’importants dégâts et des inondations sur les côtes de la Manche.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
166 km/h au Cap de la Hève (Seine-Maritime) 18 heures 39 % fort

II. Description de la situation météorologique

La vaste zone dépressionnaire centrée sur l’Atlantique Nord perdure. Le centre de la dépression circule au Nord des îles britanniques. Dans sa partie Sud le gradient de pression est resserré. Un premier minimum est passé près de la Bretagne le 22 novembre. Un deuxième se forme au Nord du 45 °N.

Il se positionne aux environs du 30 °W le 23 novembre 1984 à 00 UTC. Il évolue en un thalweg qui se décale vers la Bretagne puis les Pays-Bas.

Le passage de ce thalweg en Manche renforce temporairement le gradient de pression.

Analyse de surface le 23 novembre 1984 à 19 heures locales
Analyse surface le 23/11/1984 à 18 utc

Données de pression en Bretagne

Le minimum de pression relevé en Bretagne est de 986,4 hPa sur l’île de Batz le 23 novembre 1984 à 18 UTC.

La plus forte baisse de la pression en 3 heures est observée sur l’île d’Ouessant (Créac’h) le 23 novembre 1984 à 18 UTC avec – 6,6 hPa.

Il est observé une baisse de – 8 hPa à la pointe de la Hague le 23 novembre 1984 à 15 UTC.

La plus forte hausse de la pression en 3 heures est observée sur l’île d’Ouessant (Créac’h) le 23 novembre 1984 à 21 UTC avec + 10 hPa.

III. Vent

Rafales maximales observées les 22 et 23 novembre 1984 Rafales maximales estimées de l’événement
Vents maxi observées Rafales maximales estimées
Rafales remarquables mesurées les 22 et 23 novembre 1984
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Date et heure de mesure
Haute-Normandie Seine-Maritime Cap de la Hève 100 166 le 23 à 21h20 utc
Bretagne Finistère Créac’h 27 151 le 23 à 18h05 utc
Basse Normandie Manche Pointe de la Hague 6 148 le 23 à 18h40 utc
Nord – Pas-de-Calais Nord Dunkerque 11 148 le 23 à 19h30 utc
Bretagne Morbihan Île de Groix 41 144 le 23 à 16h20 utc
Bretagne Morbihan Île de Groix 41 148 le 22 à 23h30 utc
Basse Normandie Calvados Caen-Carpiquet 67 137 le 23 à 20h50 utc
Nord – Pas-de-Calais Pas-de-Calais Boulogne 73 137 le 23 à 22h10 utc

IV. Phénomènes météorologiques associés

La pluviométrie

Cumul pluviométrique le 04/10/1984

Pluviométrie cumulée les 22 et 23 novembre 1984

La pluviométrie n’a rien d’exceptionnelle avec un cumul le plus fréquent de 20 à 30 millimètres par jour soit 30 à 50 millimètres en 2 jours.

Seule exception, le sud du Massif des Vosges en limite entre le Haut-Rhin et le département des Vosges où on trouve des cumuls de :

  • presque 80 millimètres le 22 novembre ;
  • proches de 50 millimètres le lendemain ;
  • soit un total de l’ordre de 120 millimètres sur ces 2 journées.

Les températures

Températures maximales le 23/11/1984 Anomalie de température minimale Anomalie de température maximale
Températures maximales le 23/11/1984 Anomalies des minimales le 23/11/1984 Anomalies des maximales le 23/11/1984

À l’approche de la perturbation, avec le redressement du flux au sud-ouest en altitude, les températures sont élevées sur le pays, de l’Aquitaine à l’Alsace.

L’excédent est net avec 7 à 10 degrés au-dessus des normales pour les températures nocturnes. Le constat est presque le même pour les températures en journée : cette fois le Sud-Est est concerné.

Il fait jusqu’à 22 voire 24 degrés de maximum du Pays Basque au Béarn (23 degrés à Biarritz, 24 degrés à Dax) ainsi que du Var (24 degrés au Luc) aux Alpes-Maritimes (25 degrés à Cannes).

V. Impacts socio-économiques

Dans la nuit du 23 au 24 novembre la tempête est particulièrement violente, elle provoque d’importants dégâts et des inondations sur les côtes de la Manche :

  • des tonnes de galets sont projetés par les vagues à Étretat (Seine-Maritime) ;
  • les vents dépassent parfois 130 km/h dans les terres et jusqu’à 150 km/h à 170 km/h sur le littoral ;
  • le centre de Landerneau (Finistère) est sous les eaux ;
  • façades brisées en front de mer (Nord-Pas de Calais) ;
  • le bilan est de 5 morts et 200 millions de francs de dégâts.

Chez nos voisins, le gouvernement Wallon publie un arrêté suite à ces tempêtes : ’Vu l’arrêté du 6 février 1985 considérant comme une calamité publique les dégâts provoqués à la forêt wallonne par la tempête des 22 et 23 novembre 1984 et délimitant l’étendue géographique de cette calamité, en vue de l’application de l’article 5 de la loi du 4 août 1978.

Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).