Tempête du 15 décembre 1979

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 15/12/1979 à 00 heures

Date de fin d’événement : 15/12/1979 à 18 heures

Type d’événement : dépression atlantique de type Wd (classification Dreveton)

Départements touchés ou régions concernées :

Régions impactées

Bretagne, Pays de la Loire (Loire-Atlantique, Vendée), Poitou-Charentes (Charente-Maritime), Picardie

Basse-Normandie, Haute-Normandie, Nord-Pas de Calais, Île-de-France (Val-d’Oise)

Résumé :
Dans le rapide courant perturbé persistant de l’Atlantique à l’Europe, une nouvelle dépression aborde la France en début de nuit du 14 au 15, générant des vents violents sur le nord-ouest de l’hexagone avec des rafales souvent comprises entre 140 et 160 km/h sur les côtes. On dénombre lors de son passage une trentaine de morts.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
169 km/h à Cancale (35)
moins de 24 heures
18 départements
indéterminé

II. Description de la situation météorologique

Un minimum dépressionnaire apparaît le 13 décembre 1979 à l’est de Terre-Neuve. Piloté par la dépression proche de l’Islande, il se déplace rapidement vers l’Irlande en se creusant fortement, passant de 1000 hPa le 13 vers midi à 970 hPa le 15 à 12 heures.
Il génère le plus fort gradient de pression sur la Bretagne et sur la Manche, engendrant les vents les plus violents. Il se comble ensuite sur la mer du Nord en fin de journée du 15.

III. Vent

La tempête aborde la Bretagne en début de nuit du 14 au 15 décembre 1979

Rafales maximales observées le 15/12/1979

Les rafales maximales de direction d’ouest atteignent dans le Finistère à l’intérieur des terres les 144 km/h à Quimper. Les vents sont proches ou dépassent les 150 km/h sur les côtes particulièrement dans le sud de ce département de l’axe Pointe du Raz aux îles du Morbihan (156 km/h à l’Île de Groix).
La bascule du vent en direction d’ouest-nord-ouest provoque les plus fortes rafales sur certains caps exposés bretons avec 162 km/h à la pointe de Penmarch (29) ou avec 169 km/h à la Pointe du Grouin (35). La mer atteint des creux de 12 mètres voire 15 mètres.

Ces vents violents touchent ensuite très rapidement les côtes des Pays de la Loire et de la Charente-Maritime (133 km/h aux Mathes) et au large les creux atteignent parfois plus de 10 mètres.

Puis, en Normandie, les rafales atteignent 144 km/h à la Pointe de la Hague (50) et 148 km/h au Cap-de-la-Hève (76).

Pour les zones les plus à l’est touchées par la tempête, les plus fortes rafales se produisent dans la direction sud-ouest à ouest-sud-ouest comme en Hauts-de-France avec 140 km/h à Boulogne-sur-Mer (62) et 112 km/h à Beauvais (60) ou 115 km/h plus au sud à Roissy dans le Val d’Oise.

Rafales remarquables mesurées le 15/12/1979
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Heure de la mesure
Bretagne Ille-et-Vilaine Cancale 40 169
Bretagne Finistère Pointe de Penmarch 3 162
Bretagne Finistère Quimper 82 144 04h20
Bretagne Côtes-d’Armor Île-de-Bréhat 25 144
Bretagne Morbihan Île de Groix 41 158
Pays de la Loire Loire-Atlantique Nantes-Bouguenais 26 119
Poitou-Charentes Charente-Maritime Mathes 6 133
Normandie Manche Pointe de la Hague 6 144
Normandie Seine-Maritime Cap-de-la-Hève 100 148
Nord - Pas de Calais Pas-de-Calais Boulogne-sur-Mer 73 140
Picardie Oise Beauvais-Tillé 89 112 15h50
Île-de-France Val-d’Oise Roissy 108 115

IV. Phénomènes météorologiques associés

À l’avant de la perturbation au niveau des reliefs du sud-est armoricain à l’est du Poitou-Charentes, le vent ne souffle pas jusqu’au seuil de la tempête mais c’est là que se produisent les plus forts cumuls de précipitations en 24 heures.

Sur les hauteurs des Deux-Sèvres, on relève 61 mm à Ménigoute soit la dixième valeur la plus forte en 65 ans de mesure et une durée de retour supérieur à 5 ans. Un peu plus à l’est dans l’ouest du département de la Vienne, on relève jusqu’à 52,2 mm à Benassay.

Pluie le 14 décembre 1979 Pluie le 15 décembre 1979 Cumul les 14 et 15 décembre 1979
Pluie le 14/12/1979 Pluie le 15/12/1979 Cumul de la pluie le 14 et 15 décembre 1979

V. Impacts socio-économiques

La mer est démontée et de nombreux bateaux, chalutiers notamment, sont en perdition et secourus par d’autres navires et cargo se trouvant dans les parages mais six marins sont portés disparus ainsi que deux chalutiers du sud Finistère (axe le plus soumis aux fortes rafales et aux creux les plus forts) avec onze hommes à bord.

Plus à l’intérieur des terres, des accidents de la route provoquent plusieurs blessés souvent provoqués par la chute d’arbres déracinés, des antennes et des lignes électriques sont endommagées et des hangars soufflés ou même des structures plus lourdes soulevées comme le toit de la salle de sport à Aytré en Charente-Maritime.

Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).