Tempête du 14 février 1957

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 14 février 1957

Date de fin d’événement : 15 février 1957

Type d’événement : dépression atlantique de type Sd (classification Dreveton)

Régions concernées :

Régions impactées

Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Centre, Limousin, Bourgogne, Champagne-Ardennes

Auvergne, Rhône-Alpes

Résumé :
Dans la nuit du 14 au 15 février, la tempête atteint son paroxysme. Le vent souffle alors en rafales, souvent supérieures à 100 km/h de la côte Aquitaine jusqu’au nord du Massif Central et Bourgogne, en passant par Poitou-Charentes et Centre. Un épisode de vents forts s’était déjà produit le 13 février avec de fréquentes rafales sur une grande partie du pays, ayant parfois dépassé 100 km/h jusqu’à atteindre 122 km/h à Beaucouze (Maine-et-Loire) et même 158 km/h à Romilly dans l’Aube. Notons au passage que les anémomètres de l’époque n’avaient rien à voir avec ce qui se fait maintenant.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
162 km/h
Vichy-Charmeil le 15
un après-midi et surtout la nuit suivante
à peu près 180 000 km²
indéterminé

II. Description de la situation météorologique

Une zone de basses pressions atmosphériques traverse assez rapidement l’Océan Atlantique pour s’arrêter, dans la nuit du 13 au 14 février, au niveau de la mer du Nord. Son minimum est alors évalué à 972 hPa.
La zone dépressionnaire tend par la suite à tourner sur elle-même et se développer, notamment vers l’ouest, jusqu’à y donner naissance à un autre centre de basses pressions dans le golfe de Gascogne.
Celui-ci atteint le nord-ouest du pays dans la nuit du 14 au 15, avant de se décaler en matinée vers l’Allemagne.

Analyse du 15 février 1957 à 07 h locales
Analyse surface 15/02/1957 à 06 utc

III. Vent

Analyse du 15 février 1957 à 07 h locales
Rafales maximales observées les 14 et 15 février 1957
Rafales remarquables mesurées entre le 14/02/1957 et le 15/02/1957
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Auvergne Allier Vichy 249
162
Poitou-Charentes Charente Cognac 30
155
Bourgogne Nièvre Château Chinon 598
130
Aquitaine Gironde Bordeaux-Mérignac 47
122
Centre Cher Bourges 161
119
Rhône-Alpes Rhône Les Sauvages 720
115
Midi-Pyrénées Ariège Saint-Girons 414
104
Champagne-Ardennes Haute-Marne Langres 466
104
Limousin Haute-Vienne Feytiat 282
104

IV. Phénomènes météorologiques associés

Peu de chose à signaler côté précipitations, les passages pluvieux ou neigeux n’ont pas donné lieu à des cumuls d’eau vraiment significatifs.

V. Impacts socio-économiques

Le violent coup de vent provoque d’énormes dégâts sur un grand quart sud-ouest et l’Auvergne (plaine du Forez particulièrement touchée). Dans le même temps, on enregistre d’importantes inondations en Bretagne et dans l’est.
Claude Dubillot évoque, dans le forum d’infoclimat.fr, une nuit de cauchemar :
« Un milliard de dégâts de la Pallice à Biarritz (on parle à l’époque de francs anciens). À Charron, on n’a jamais vu une telle catastrophe. Un bateau chavire, dix autres sont transportés par une marée exceptionnelle sur les misottes jusqu’à 700m à l’intérieur des terres. Les bouchots de l’anse de l’Aiguillon sont détruits. Châtelaillon, Ronce-les-Bains, Marennes, Port-des-Barques sont ravagés ; les digues de Loix-en-Ré sont rompues, comme celles du Blayais, alors que les bas-quartiers de Bordeaux sont évacués. En mer, les cinq hommes du « Popeye 2 » de La Rochelle disparaissent dans le naufrage. L’équipage du « France-avant-tout » est recueilli de justesse près de La Tremblade, alors que les huit soldats américains d’une barge à la dérive atterrissent à Talmont…
À Saint-Trojan, sur l’île d’Oléron, l’eau monte très haut, au-dessus des digues. Plusieurs bateaux se retrouvent les uns sur les autres. De l’autre côté de l’île, sur le littoral ouest, la dune est en partie détruite et l’eau envahit l’intérieur des terres »

La « Feuille d’avis de Neuchâtel » du vendredi 15 février 1957 évoque dans un entrefilet à la Une des menaces d’inondations en France : les eaux recouvrent une partie de la ville de Redon, la Saône est en crue sur tout son cours notamment dans la partie supérieure, le Doubs monte lentement…