Tempête du 13 au 14 mars 1937

I. Synthèse de l’événement

Date de début d’événement : 13 mars 1937

Date de fin d’événement : 15 mars 1937

Type d’événement : tempête de type SD (classification Dreveton)

Départements touchés ou régions concernées :

Régions impactées

Toute la France (pas d’information concernant la Corse) et particulièrement les régions de la côte atlantique du Pays Basque au sud de la Bretagne avec des phénomènes de submersion.

Résumé :
Du 13 au 15 mars 1937, des perturbations très actives accompagnées de vents violents se succèdent sur le pays dans un flux de sud – sud-ouest.

Dans la nuit du 13 au 14, une violente tempête présentant de fortes similitudes avec la tempête Xynthia du 28 février 2010 balaie la côte atlantique. Cette tempête coïncide avec les fortes marées d’équinoxe entraînant des phénomènes de submersion marine du Pays Basque à la pointe Finistère.

Intensité maximumDuréeSurface du territoire métropolitain touchéIndice de sévérité
indéterminé
2 jours
majeure partie du territoire
indéterminé

II. Description de la situation météorologique

La journée du 13 mars 1937 et la nuit suivante, deux dépressions atlantiques se succèdent dans un courant d’ouest à sud-ouest.

Après le passage sur la France d’une perturbation active accompagnée de pluie et de vents violents durant la journée du 13, une profonde dépression se creuse au large de la Bretagne dans la nuit du 13 au 14 mars. La pression chute et atteint son minimum, de l’ordre de 970 hPa. On mesure 972 hPa à la pointe Saint-Mathieu (Finistère) le 14 mars à 07h00. Cette forte dépression, conjuguée aux grandes marées d’équinoxe avec des coefficients de marée de 100 à 110, entraîne une élévation subite du niveau des eaux qui provoque sur toute la façade atlantique de nombreux phénomènes de submersion marine.

triangle Alerte Attention : aux échéances 09 UTC, les cartes issues de la réanalyse ERA20C présentent des anomalies.
Analyse surface le 14 mars 1937 à 07h locale
Analyse Surface 14/03/1937 à 06 utc

III. Vent

Les rafales de vents sur la côte sont estimées supérieures à 11 Beaufort (100 à 117 km/h).

Rafales remarquables mesurées entre le 13/03/1937 et le 14/03/1937 (Paris)
RégionDépartementPosteAltitude (m)Vent instantané
maximal (km/h)
Direction en rose de 32
Date et heure de mesure
Île-de-France Paris Tour Eiffel 305 m 72 km/h (D=18) Le 13 à 01h15
Île-de-France Paris Tour Eiffel 305 m 112 km/h (D=18) Le 14 à 12h55
Île-de-France Paris Paris-Montsouris 72 km/h Le 14
Valeurs remarquables du vent moyen mesurées entre le 13/03/1937 et le 14/03/1937
RégionDépartementPosteVent horaire km/h(Direction en rose de 32)Date de la mesure
Poitou-Charentes Charente Angoulême 61 km/h (D=22) Le 13
Bourgogne Yonne Auxerre 83 km/h (D=20) Le 13
Centre Cher Avord 79 km/h (D=22) Le 13
Centre Indre Châteauroux 108 km/h (D=22) Le 13
Lorraine Meurthe-et-Moselle Nancy 65 km/h (D=18) Le 13
Centre Loiret Orléans 108 km/h (D=20) Le 13
Auvergne Haute-Loire Le Puy 61 km/h (D=20) Le 13
Lorraine Meurthe-et-Moselle Nancy 76 km/h (D=20) Le 13
Poitou-Charentes Charente-Maritime Rochefort 68 km/h (D=20) Le 14
Poitou-Charentes Charente Angoulême 65 km/h (D=18) Le 14
Auvergne Puy-de-Dôme Clermont-Ferrand 61 km/h (D=20) Le 14
Île-de-France Essonne Étampes 68 km/h (D=20) Le 14
Centre Loiret Orléans 90 km/h (D=18) Le 14
Poitou-Charentes Charente-Maritime Rochefort 68 km/h (D=16) Le 14
Basse-Normandie Manche Cherbourg 72 km/h (D=28) Le 14
Provence-Alpes-Côte-d’Azur Bouches-du-Rhône Istres 72 km/h (D=28) Le 14
Haute-Normandie Seine-Maritime Le Havre 180 km/h (D=22) Le 14

IV. Phénomènes météorologiques associés

Submersions marines

Sur la côte atlantique, plusieurs digues sont submergées et rompent provoquant des inondations sur plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres. L’île de Noirmoutier en Vendée est particulièrement touchée : les journaux parlent de « raz-de-marée qui ravage les côtes vendéennes ».
La surcote est de 60 cm à Concarneau (Finistère) et de 1 mètre à Lorient (Morbihan) selon les journaux de l’époque.

V. Impacts socio-économiques

Les dégâts sont importants sur la côte atlantique, notamment en Loire-Atlantique, Vendée et Charente-Maritime.
La mer en furie provoque des naufrages. Elle endommage digues, jetées et ouvrages portuaires qui cèdent sous la violence des vagues ainsi que les maisons du bord de mer et les cabanes ostréicoles. Les parcs à huîtres et les marais salants sont inondés. Des moutons sont noyés.
Des arbres, des poteaux télégraphiques et des pylônes électriques sont abattus, coupant les routes et les voies ferrées. L’express Paris-Mont-Dore déraille près de Bourges faisant 13 victimes suite à la chute d’un arbre sur la voie. Les dégâts atteignent plusieurs millions. Des trains doivent être détournés. Les communications sont interrompues. Toutefois on ne déplore que très peu de pertes humaines sur le littoral contrairement au passage de la tempête Xynthia assez similaire en 2010. D’après les journaux, deux personnes sont emportées par les vagues, une à Royan (Charente-Maritime) et une à Cannes (Alpes-Maritimes), un marin se noie à Lorient.

Informations complémentaires disponibles sur le site des tempêtes avec submersion : étude Vimers des événements de tempête en Bretagne par Météo-France, le SHOM (Service Hydrologique et Océanographique de la Marine) et le Céréma (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement)